Le SNEP publie son premier rapport d'activité - Interview de Philippe Gressier

A l’issue de son Assemblée générale qui s’est tenue à Nantes le 9 juin dernier, le SNEP a dévoilé à l’ensemble de ses adhérents un document de référence fort dans la vie d’une organisation : son premier rapport d’activité. Un acte symbolique qui ouvre la voie à de nouvelles initiatives et publications, comme l’explique Philippe Gressier, Président de la Commission Communication du syndicat. Rencontre.

Pourquoi avoir choisi d’éditer un rapport d’activité ?

Il s’agit d’une pratique assez courante pour les entreprises, qu’il s’agisse du SNEP, comme de nombreuses organisations professionnelles françaises ou européennes. Nous avons conçu ce document car il nous importait de réorienter l’organisation et les centres d’intérêt du SNEP car, jusqu’au COVID, la majeure partie des adhérents était composée de fabricants de profilés de fenêtres. Or, les positionnements n’étaient pas toujours très clairs, le produit « fenêtre PVC » pouvait alors effacer les autres applications et l’attention portée à la matière. Nous avons donc opéré un recentrage sur les métiers industriels, démarche qui inclut désormais les métiers de la formulation et de l’extrusion. Toute la chaîne des compétences est donc représentée, car nous y avons inclus les métiers situés en amont et en aval de ces derniers, à savoir les fabricants d’additifs, les producteurs de résine, les recycleurs… Ainsi structuré, le SNEP a donc acquis une totale légitimité pour représenter l’ensemble de la filière de formulation et d’extrusion PVC. Il était donc nécessaire, à un moment, d’ancrer le SNEP sur ses positions. Ce rapport d’activité y contribue grandement.

Quels étaient les enjeux sous-tendus par la création d’un tel document ?

Depuis ce repositionnement du syndicat et notre campagne « Je suis archi-PVC » qui a remporté un énorme succès, nous avons beaucoup gagné en visibilité, et notamment notre Commission Communication. Pour autant, nous souhaitions aussi mettre en lumière le travail des autres commissions, tout aussi remarquable. C’est notamment le cas de la Commission Technique et Environnement, avec son groupe de travail sur la matière, qui joue un rôle très important, y compris au niveau de la normalisation. Mais il convient aussi de citer la Commission sociale et formation, qui elle-même a également lancé une campagne de communication sur les problématiques de recrutement et de marque employeur. Ainsi, au travers de ce document, nous avons voulu présenter, en un support unique et aussi exhaustif que possible, l’ensemble des travaux du syndicat et valoriser le rôle de chaque Commission, sans en hiérarchiser aucune. De plus, pour les collaborateurs des sociétés adhérentes ne pouvant prendre activement part à nos travaux – et en particulier les dirigeants financiers – c’est aussi un moyen de se tenir informés de la destination de leur cotisation. En outre, à travers la création de ce support d’information, le SNEP entend présenter à toutes les entreprises qui ne sont pas encore membres la diversité des actions mises en œuvre pour l’ensemble de la profession et dont elles bénéficient indirectement. D’où l’intérêt de rejoindre activement le SNEP pour regrouper nos forces, mutualiser nos moyens et porter encore plus haut la voix du PVC à travers des actions toujours de plus grande ampleur.

Quelle stratégie a été mise en œuvre pour l’élaboration de ce rapport d’activité?

Outre les classiques prises de parole du Président, de la Déléguée générale et des Présidents de Commissions, traditionnelles dans un document comme celui-ci, nous avons souhaité y associer des interviews de personnalités extérieures au SNEP, comme des élus locaux, le CSTB, l’AFNOR… ceci pour bien ancrer dans tous les esprits que le PVC peut répondre aux enjeux de la ville de demain, tant en termes de résistance, de durabilité, d’isolation et bien évidemment d’éco-responsabilité et de recyclage. Cela signifie donc aussi qu’adhérer au SNEP, c’est partager, échanger avec d’autres acteurs majeurs de la construction, de la plasturgie, et d’autres secteurs spécifiques. C’est ainsi, directement ou indirectement, s’associer à des actions de portée nationale, voire européenne. Un challenge on ne peut plus excitant, en particulier pour de nombreuses PME membres du syndicat, dont le dimensionnement n’aurait objectivement jamais pu rendre ce combat envisageable. En rejoignant le syndicat, chaque membre peut s’associer à des actions de lobbying puissantes pour faire bouger les lignes et contribuer à faire changer les regards sur le PVC, encore souvent altérés par de fausses informations drainées par les médias.

Une publication qui ouvre la voie à d’autres actions et publications de la part du syndicat ?

Il est évident que ce document de référence en appellera d’autres, notre volonté étant de conserver cette « longueur d’avance » sur notre action relative à la valorisation du PVC « dans tous ses états ». Ainsi, je rappelle que nos membres se sont engagés et ont signé, dès 2018, c’est-à-dire avant même la mise en place des REP, un engagement volontaire s’inscrivant dans la feuille de route de l’économie circulaire. Ils ont ainsi pris la décision, en conscience, de réintroduire de la matière recyclée dans leurs nouveaux produits à partir de 2025. En outre, les premières publications des Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) arrivent à échéance à la fin de l’année. Ces fiches sont en quelque sorte des « cartes d’identité environnementale » des produits, basées sur les résultats de leur Analyse du Cycle de Vie (ACV), dans la perspective du calcul de la performance environnementale du bâtiment. Une nouvelle version, mise à jour, de ces fiches, est prévue pour le début de l’année prochaine. Le SNEP est donc d’ores et déjà engagé dans ce travail, nécessitant la synergie de l’ensemble des acteurs du monde du bâtiment, pour une gestion durable des constructions.

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