Coublanc Stores : sous l’aile d’Akena
#Quoi de neuf ? Publié le 8 avril 2022 par L'Echo de la Baie
Après Azenco et Abrisud, le fabricant vendéen de vérandas et pergolas abrite désormais la marque Coublanc Stores dont il est devenu actionnaire majoritaire. Pas question de capitaliser, ni de cannibaliser les savoir-faire mais plutôt de les respecter, et les valoriser. Interview de Dany Rabiller, Directeur Général du Groupe Akena.
Pourquoi ce rapprochement entre Akena et Coublanc Stores aujourd’hui ?
Dany Rabiller : Depuis trois ans, nous sommes dans une stratégie de croissance externe de produits complémentaires de l’outdoor. Après la véranda, nous sommes arrivés il y a cinq ans sur le marché de la pergola bioclimatique. Or, la toiture à lames orientables ne concerne qu’un segment de ce marché. Sur une autre partie que nous ne touchons pas du tout, la pergola toile, le store banne, nous nous sommes rendus compte que la société Coublanc était un acteur de qualité dans son service et son produit auprès de la clientèle B to B. Nous nous sommes croisés sur des salons. Nous avons pris contact. Ce n’était pas forcément prévu. Notre rapprochement est d’abord une histoire de rencontre et d’hommes. Sans pression, sans urgence, nous avons lancé cette prise de participation majoritaire dans Coublanc avec une stratégie claire. S’il intègre le groupe, il garde son identité, et va se développer en Coublanc.
Donc on conserve aussi l’identité très locale, très féminine dans son recrutement et un peu terroir de cette entreprise de Saône-et-Loire qui valorise son patrimoine, ses villages et un savoir-faire local ?
D.R. : Exactement. Avec déjà une belle histoire humaine sur le territoire, des valeurs que l’on retrouve aussi dans notre entreprise. L’idée n’est pas de mutualiser les produits, ni la distribution. Coublanc va bénéficier de la force du groupe sur les achats, sur les transports, ou la R&D si besoin. Leurs clients restent à eux. Comme nous l’avons fait déjà avec Azenco ou encore Abrisud qui ne vend pas de vérandas et Akena ne vend pas d’abris de piscine. Au pire, nous sommes prescripteurs les uns pour les autres de contacts. Nous n’avons aucun intérêt à mélanger nos services, nos forces commerciales. Nous ne sommes pas dans les mêmes délais de services, ni d’organisation. Comme avec l’abri de piscine nous intégrons une nouvelle compétence dans le groupe. Vu de l’extérieur ces métiers se ressemblent mais ils n’ont rien à voir.
Du coup quel est l’intérêt de ce rapprochement pour Akena ?
D.R. : Déjà d’être un peu plus fort sur nos achats. De plus, nous l’avions déjà évoqué l’an dernier, nous avons réalisé une action sur l’Italie et sur l’Espagne avec Abrisud. Or, sur ces territoires où nous ne sommes pas présents avec nos produits, nous pouvons imaginer y aller avec une offre un peu plus complète. Et en particulier l’Italie où de nombreux acteurs de la pergola toile sont présents. Nous pensons surtout que l’histoire de Coublanc mérite d’exister. Nous allons donc être également un appui financier et un accélérateur du développement de Coublanc.
Et Pierre Marsiglia PDG de Coublanc reste en poste du coup ?
D.R. : Bien sûr ! Il ne part pas dans un an comme cela a déjà été évoqué. Il reste jusqu’à sa retraite dont nous ne connaissons pas la date d’ailleurs. Il devient actionnaire et nous faisons entrer en plus l’équipe dirigeante de Coublanc qui prend des participations.
Ce développement par croissance externe vous donne aussi du poids par rapport au matériau aluminium en termes d’achat. Est-ce aussi une stratégie par rapport au contexte que l’on connaît aujourd’hui de forte hausse des prix de l’aluminium par exemple ?
D.R. : Ce n’est pas une réponse tout de suite. Parce qu’en dépit des volumes aujourd’hui personne n’est en position de force. En revanche, il faut être honnête, cette prise de participation nous prépare aussi à l’avenir, qu’on ne connaît pas. Mais être multiproduits, avec un fort maillage territorial est un atout ne serait ce que pour le recrutement, nous pourrons mieux répondre à l’augmentation des prix quand le contexte sera devenu un peu plus raisonnable. Néanmoins, nous avons eu une chance imprévue. Nous avons agrandi l’usine en 2020, nous en avons construite une nouvelle en 2021. Nous avons pu prendre plus de volume de commandes et par conséquent, nous avons pu écraser nos charges fixes autour de la matière. À périmètre constant, nous aurions plus souffert des hausses des prix si nous n’avions pas agrandi. D’ailleurs, nous sommes un des acteurs qui les augmente le moins grâce à cette stratégie. Et c’est une chance, car nous ne pouvions pas imaginer le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui.
Croissance externe par opportunité ou tout simplement par rencontre avec Coublanc, cela reste dans les axes stratégiques futurs du Groupe Akena ?
D.R. : Pour être très clair, il y a trois ans, nous ne savions pas qu’on achèterait Abrisud, et que nous serions en Espagne aujourd’hui sur un marché qui n’a rien à voir avec le marché français. Le marché italien est encore différent. Forcément, plus nous aurons une largeur de gamme dans le groupe, plus ce sera facile d’intégrer des marchés différents.
AKENA EN CHIFFRES
2019 : le Groupe Akena rachète Azenco
2020 : rachat d’Abrisud
2022 : rachat de Coublanc Stores
25 millions d’euros, c’est le chiffre d’affaires de Coublanc Stores en 2021
70 millions d’euros, c’est le chiffre d’affaires du Groupe Akena en 2019
225 millions d’euros, c’est le chiffre d’affaires prévisionnel en 2022
Texte Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer
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