L'Assemblée Générale du SNFA, des perspectives constructives
#Quoi de neuf ? Publié le 10 septembre 2023 par L'Echo de la Baie
Plus d’une centaine d’adhérents du SNFA se sont réunis le 23 juin à Paris pour l’Assemblée Générale 2023. Pour ouvrir ce rendez-vous annuel et attendu des acteurs de la filière, le Président du SNFA, Bruno Léger, a présenté son rapport moral, avant de laisser la parole aux différents intervenants venus pour évoquer des sujets d’actualité du marché, de l’emploi et de l’économie circulaire.
Un beau tour d’horizon sur les perspectives du secteur avec en ligne de mire le marché de la construction qui est en pleine mutation.
La construction neuve en berne
L’Assemblée Générale du SNFA a débuté par le rapport moral de son Président, Bruno Léger, qui a souhaité dans un premier temps alerter les adhérents du syndicat sur la conjoncture particulièrement difficile qui s’annonce dans le secteur de la construction neuve après des années d’embellie. « Il faut rappeler que depuis 2017/2018 nos marchés vont bien, il y a eu bien sûr le creux mi 2020 lié au COVID, qui a généré en contre-coup un super boom, de mi-2021 à mi-2022. Le nombre de logements neufs mis en chantier a tangenté ou dépassé les 400 000 par an depuis 2017, le nombre de transactions dans l’ancien a dépassé 1 million par an de 2019 à 2022, ce qui n’était jamais arrivé. Bref, nous sortons d’une très peut-être trop bonne séquence. Cette période est révolue : partout les courbes sont mal orientées, et bien sûr quand on se compare à début 2021, les pourcentages de baisse sont très élevés, mais même en valeur absolue et en référence à une plus longue période, les chiffres font grise mine. La chute des permis de construire, particulièrement dans la maison neuve est spectaculaire, le nombre de logements mis en chantier repasse sous la barre des 350 000, et va continuer à baisser, le nombre de transactions dans l’ancien va atteindre 950 000 alors qu’il était au-dessus de 1,2 million » explique Bruno Léger.
Les causes évoquées
Outre la dimension cyclique des marchés, une des causes évoquées par le Président du SNFA est la hausse des taux d’intérêts qui a triplé en 18 mois et qui affecte les primoaccédants, les investisseurs bailleurs, les acteurs du logement social et les investisseurs institutionnels. « Les premiers ont du mal à avoir des crédits, les seconds n’ont plus les rendements qui permettent d’investir. D’après les calculs de la FNAIM : en janvier 2022, avec une mensualité de 1 000 € sur 20 ans, on pouvait emprunter 216 000 €, aujourd’hui c’est 176 000 soit 40 000 de moins. »
Bruno Léger a évoqué une autre raison à cette crise : « nous entrons dans une avalanche de normes dont la controversée Zéro Artificialisation Nette : on ne peut qu’être d’accord avec la préservation de la biodiversité, et des espaces naturels, mais faut-il pour autant adopter la règlementation la plus contraignante au monde ? Les maires de manière générale sont par ailleurs beaucoup moins bâtisseurs, soit par conviction dogmatique, soit pour plaire à leurs électeurs. (…) Le CNR – Conseil National de la Refondation – Logement a accouché d’une souris, et maintient la fin du PINEL, toutes les organisations professionnelles sont frustrées et en colère, après 7 mois de travail et 217 personnes impliquées. Elles ont titré : tout un secteur méprisé. (…) Ce gouvernement n’aime pas la construction neuve (…) le Président de la République pense que le Pinel est un paradis fiscal pour investisseurs, trop coûteux pour le budget de l’état. Il oublie à quel point cela contribue à créer du logement. Mais la vérité, la seule vérité, c’est qu’il n’y a pas d’argent, c’est le contre coup du quoi qu’il en coûte. »
Réhabiliter, rénover, décarboner
Bruno léger a ainsi évoqué cette volonté du gouvernement de ne plus construire, ne plus artificialiser les sols et s’interroge sur le logement futur des français : « se loger va devenir de plus en plus difficile et de plus en plus cher » a-t-il précisé. C’est ainsi que la réhabilitation et la rénovation entrent en jeu sur fond de décarbonation des logements existants. » Il faut rénover des millions d’immeubles de logements et de bureaux pour consommer moins d’énergies non renouvelables ».
Pour conclure sur le contexte de cette crise, le Président du SNFA a insisté sur le fait qu’elle est conjoncturelle et structurelle car « elle correspond à une profonde mutation de l’acte de construire : réhabiliter au lieu de construire du neuf, sur tous les marchés. » Selon lui, deux matériaux sont promis à un grand avenir : le bois qui est particulièrement privilégié dans la RE 2020 et l’aluminium dont il prédit une large croissance dans toute l’Europe, à condition qu’il soit décarboné.
A ce propos, Bruno Léger a annoncé que deux entreprises françaises de fonderie viendront accroître fortement l’offre d’aluminium bas carbone issu de déchets de fin de vie. La construction de l’une d’entre elle débutera en septembre.
La mise en place de la REP
Bruno Léger n’a pas manqué de se réjouir de la mise en place de la REP pour lequel le SNFA, administrateur de Valobat, a été au cœur du sujet et de féliciter les équipes de Valobat « qui déplacent des montagnes » sous l’autorité d’Hervé de Maistre. Il a souligné l’engagement total et collectif du SNFA et de l’UFME pour aboutir à un tarif unique et simple. Quelques exemples de tarifs d’écocontribution : 0,5 € pour une fenêtre, 0.25 € pour 1 m² de façade, 4,45 € pour une véranda. Des tarifs qui sont voués cependant à être augmentés.
A propos de la définition du producteur et de sa responsabilité qui a fait l’objet de différends avec la FFB, la DGPR a tranché le 20 mars 2023 : « Un PMCB entre dans le champ de la REP, quel que soit son mode de fabrication, y compris s’il est fabriqué par une personne qui l’installe elle-même dans le bâtiment. Cette personne est tenue en tant que producteur d’assumer son obligation de REP ».
La gouvernance du SNFA
Lors de cette Assemblée Générale, Bruno Léger a annoncé le départ de Sandra Bertin, Déléguée Générale du SNFA, qui a décidé de changer de vie professionnelle et quitte ainsi le monde du bâtiment. Les adhérents ont applaudi son engagement total durant ces 4 années au service du SNFA. Le recrutement de son ou sa successeur est en cours.
Par ailleurs, Bruno Léger, dont le troisième mandat prendra fin en 2024, a annoncé la candidature de Dominique Thomasson, Président de la société COVERIS et Président de la section Fenêtre et Façade au SNFA. Dominique Thomasson a été adoubé et encouragé par sa section, également par le bureau du SNFA et sa candidature sera proposée aux administrateurs lors de l’élection de juin 2024. Bruno Léger a également annoncé la fin de sa vie professionnelle l’année prochaine, après 35 années passées dans le monde de la menuiserie aluminium et a conclu son rapport moral, comme chaque année depuis 7 ans par cette phrase qui lui tient à cœur : « Seule l’aventure collective est belle ».
Les tables rondes du SNFA
Lors de l’Assemblée Générale, différents intervenants sont intervenus pour évoquer les sujets d’actualité du marché, de l’emploi et de l’économie circulaire. L’occasion de faire le point sur des sujets essentiels pour les professionnels de la menuiserie aluminium.
Les métiers de la menuiserie aluminium dans le référentiel de Pôle Emploi
Animée par Catherine Beauvois, Directrice du Projet Compétences 4.0 à la Direction Générale de Pôle Emploi et Diane Boulmier, Responsable Communication & Métiers SNFA, cette table ronde était dédiée à l’identification des métiers de la menuiserie aluminium dans le référentiel de Pôle Emploi. Engagé dans la qualification et la valorisation des métiers de la menuiserie aluminium, le SNFA travaille avec Pôle Emploi à la réactualisation du code ROME 4.0 – Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois – pour créer un référentiel commun pour les acteurs du recrutement et les demandeurs d’emploi. Au-delà des compétences, le code ROME 4.0 intègre la transition écologique dans le référentiel pour guider les personnes concernées et donner plus de sens aux métiers. Le SNFA et Pôle emploi se sont engagés dans une collaboration durable pour créer des fiches emplois dédiées aux spécificités des métiers de la menuiserie aluminium (menuisier fabricant aluminium et poseur menuiserie extérieure entre autres).
L’économie circulaire au service de la filière aluminium
Table ronde animée par Florence Collot, Directrice des Relations Adhérents Valobat, Sébastien Flichy, Directeur des Opérations Valobat et Sandra Bertin, Déléguée Générale du SNFA.
En tant qu’associé fondateur de la société Valobat, éco-organisme agréé pour les Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment (PMCB), le SNFA, et l’ensemble de ses adhérents, sont investis dans la filière dynamique qui s’est emparée des enjeux de l’économie circulaire. Dans ce cadre, Valobat travaille à la mise en place et au suivi spécifique des actions autour de la menuiserie aluminium : les points de collecte, de tri et de recyclage, les cahiers des charges de la reprise et les partenaires contractants, les aspects opérationnels, les prix de la reprise des produits en profilés aluminium…
Les entreprises qui déposeront des produits avec des profilés aluminium, en respectant le cahier des charges fixé par Valobat, recevront une compensation financière de la part de Valobat, équivalente à la valorisation des matériaux, en l’occurrence, celle de l’aluminium.
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