Parole d’Archi : Patrick Rubin, Canal Architecture
#Architectes Publié le 12 juin 2020 par L'Echo de la Baie
« Réhabiter la société » : l’ouverture, en 2017, de Construire Réversible* résonne avec force en ces temps coronaviresques de questionnement des modèles dominants. Poursuite dans les idées : trois ans plus tard, Transformation des situations construites livre les échos de personnalités de tous bords sur la question**. Initiateur de ces ouvrages : Patrick Rubin, architecte, enseignant, directeur de Canal, agence d’architecture maintenant une belle synergie d’équipe.
Quelle a été votre première rencontre avec l’architecture ?
Patrick Rubin : Je dirais les puces de Saint-Ouen, étant gamin, pour les ambiances d’une ville éphémère, fantomatique, pour la multitude d’objets que j’y croisais. J’étais probablement fasciné par le contraste d’un espace démontable qui s’évanouissait chaque semaine et la permanence des antiquités qui traversaient les siècles. L’atmosphère témoigne de cette matière humaine que nous formons tous et qui est relève de ce qui me préoccupe en architecture : par exemple, le lecteur quand on conçoit une médiathèque, l’habitant quand il s’agit d’un logement, etc.
Dès sa création, Canal a rencontré des bâtiments anciens, travaillé sur des lieux existants, cette matière traversée par des vivants et à laquelle l’agence s’emploie à donner une nouvelle vie : un silo agricole qui devient médiathèque à Chaumont ; la chocolaterie Poulain qui devient école du paysage à Blois ; le journal Libération installé dans un ancien garage ; ou encore, récemment à Brest, une médiathèque logée dans l’ancien Arsenal militaire…
Vous soulignez que « la grande chance dans une réhabilitation, c’est de faire avec ». En quoi ?
Patrick Rubin : Notre démarche repose sur la culture du « déjà là », à l’opposé de la culture de la table rase et de la construction neuve, à l’origine de nos paysages urbains actuels et qui fonde encore majoritairement la formation dans les écoles d’architectures.
C’est plus complexe avec l’existant parce qu’il faut chercher le génie du lieu, s’il existe, ou du moins en retracer le programme initial. C’est aussi plus facile, plus charnel, de devoir faire avec des contraintes données par un bâtiment.
Dans la transformation, il y a deux écoles : la restitution et l’interprétation. Canal se place du côté de l’interprétation.
Pour lire la suite de l’interview :
Vous aimerez aussi
Awards de l'innovation Batimat 2024 : les lauréats sont...
Qu'ils soient Lauréats ou Nommés, les Awards saluent les innovations des exposants qui...
Etude TBC Innovations : Le marché des volets en France en 2023, quelles perspectives pour 2024?
Les 500 acteurs professionnels interrogés lors de l’enquête de TBC, menée en mars 2024,...
Abonnez-vous
Profitez du magazine où et quand vous voulez. Abonnements papier et offres 100% numériques sur ordinateur, tablette et smartphone
Déjà abonné ? Identifiez-vous